Depuis quelques années, face aux soucis rencontrés lors d’achat de reines ou au remèrage naturel bien trop hasardeux, nous avons décidé d’élever nous-même nos reines de production.
De quelques reines au début, nous sommes vite passés à plusieurs diazines voire plusieurs centaines.
Aujourd’hui, forts de cette expérience forgée sur une dizaine d’années, nous sommes à même de proposer à la vente des reines de qualités, issues d’une sélection rigoureuse mais naturelle et élevées au plus proche de leur colonie.
Notre élevage de reines a fortement évolué ces dernières années. Le but étant d’arriver à répondre à la demande tout en gardant une production le plus proche possible du comportement naturel des abeilles.
Plus aucune disponibilité pour 2019. Les réservations pour 2020 reprendront en décembre.
Notre production de reines reste très modeste comparativement à certains producteurs, ce qui nous permet d’apporter à chaque élevage un soin particulier. C’est pour nous un gage de qualité.
Sélection et objectifs
L’objectif premier dans la production de nos reines est l’autonomie. L’autonomie alimentaire bien entendu, mais aussi et surtout l’autonomie sanitaire face aux agressions externes (maladies et parasites).
Tous nos efforts tendent vers cet objectif, même si malheureusement (ou heureusement?) il est impossible de l’atteindre à 100%.
Nos souches d’origine Frère Adam sont issues d’une sélection massale, c’est à dire que je refuse volontairement de privilégier un caractère génétique particulier et n’ai pas recours à l’insémination artificielle.
Nos reines souches sont sélectionnées parmi les meilleures de l’ensemble de nos ruches en production, dont l’origine est de dominance Frère Adam.
Chaque année ou presque, nous achetons quelques reines à différents producteurs de Frère Adam et/ou Buckfast en France et en Europe, faisant semble-t-il du bon travail. Si le lot n’est pas rapidement écarté (c’est malheureusement parfois le cas), nous observons leur descendance (et non la lignée directement) pour la sélection de l’année suivante. C’est le seul cas où est pratiqué un suivi de lignée. Par la suite, si la descendance est validée, elle est intégrée au “pot commun” et l’origine n’est plus suivie. Ainsi, nous nous empêchons de favoriser une lignée particulière sur trop de générations, ce qui serait au détriment de la diversité génétique (et qui m’a déjà joué de vilains tours), nous écartant ainsi de son inévitable dégénérescence.
La sélection des souches est basée sur la notation moyenne de différents critères :
Autonomie et rusticité
Hygiénique
Productivité
Douceur au travail, tenue au cadre
Propension à l’essaimage modérée
Soin apporté au couvain (en nombre et bien entouré)
Les éleveuses
Les éleveuses sont au format Langstroth verticales 2×10 cadres avec système de plateau Cloake que je trouve beaucoup moins stressant pour les abeilles. Nous n’utilisons pas de starter fermés pour cette même raison, malgré leur efficacité prouvée.
Privilégiant la qualité à la quantité, nous n’introduisons jamais plus de 28 cellules par éleveuse.
Elle sont sur le même rucher que les souches (à mon domicile), supprimant ainsi le délai d’introduction.
Les Mâles
C’est sur ce point qu’est portée la plus grande partie de notre attention et de nos efforts. C’est pour moi (et pour beaucoup je pense) la clé de la réussite en élevage. C’est aussi sur ce point que l’on rencontre le plus de difficultés en fécondation non instrumentale.
C’est par les mâles que l’on obtient le plus de stabilité dans les descendances. Si une reine de 3ème génération ne détient que 12,5% du matériel génétique de sa reine d’origine. En basant son élevage sur les mâles, cette même reine hérite de 87,5% du mâle d’origine (sur la même lignée, ce qui serait totalement absurde et irresponsable de faire… C’était pour l’exemple).
Les ruches à mâles sont placées en nombre autour des zones de fécondation. Ce sont des zones reculées mais non isolées, garantissant le maintien de la diversité génétique et de la vigueur hybride.
Les fécondations
Nous sommes équipés de mini-plus, de kieler et en test cette année d’apidea.
Les miniplus servent le plus souvent à conserver précieusement les reines souches et à hiverner de jeunes reines.
Les Kieler servent à féconder les jeunes reines vierges. C’est le modèle qui présente à l’heure actuelle le meilleur compromis pour la fécondation des jeunes reines vierges dans notre région.
Les Apidea sont en test cette année. J’ai dans l’idée que les abeilles auront du mal à réguler les fortes températures estivales de Provence. Mais ce modèle est tant plébiscité qu’il fallait l’essayer avant de juger…
Les reines sont introduites soit nées lors de la constitution des nucléi, soit en cellules de 11 jours, prêtes à naitre. Elles sont conservées 3 semaines minimum avant d’être encagées pour la vente ou l’introduction dans nos essaims.