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Les 5 facteurs de Mortalité de l’abeille

L’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (Afssa), a publié en 2008 un rapport – “Mortalités, effondrements et affaiblissements des colonies d’abeilles” – qui établit cinq catégories de responsables.

 

Les principaux agents biologiques

 

  • Le Varroa :

Le Varroa Destructor est un acarien présent chez l’abeille domestique. En affaiblissant l’abeille, il permet une plus grande propagation de virus. Présent sur tous les continents (hors Australie) par le biais du commerce de l’abeille, il s’est placé en cause principale de l’affaiblissement de l’abeille dans le monde.

  • Les infections fongiques :

Certains champignons, comme Nosema ceranae et Nosema apis, touchent les abeilles en se multipliant dans leur tube digestif entrainant une dysenterie souvent mortelle. On les retrouve dans les abeilles mortes ce qui conforte la thèse d’une des causes de mortalité. Il semblerait néanmoins qu’ils ne soient mortels que sur des abeilles déjà faibles. Une équipe de chercheurs européen a découvert plusieurs colonies d’abeilles touchées uniquement par cette pathologie. Après traitement des colonies avec un antifongique, il y a eu guérison totale de ces abeilles.

Des agents chimiques

Le catalogue des produits phytopharmaceutiques dénombre aujourd’hui 5 000 produits commerciaux dont l’utilisation selon des méthodes non autorisées, est susceptible de provoquer des dommages irréversibles sur les colonies d’abeilles.

Bien qu’aucun produit chimique à lui seul ne semble être la cause du syndrome, les pesticides affaibliraient les abeilles. Ainsi, les néonicotinoïdes, ont un effet imprévu sur la capacité des abeilles à s’orienter et à mémoriser leur chemin. Sans cette mémoire, l’abeille ne peut pas rentrer à la ruche, et la colonie dans son ensemble risque de s’effondrer. Si on doit se féliciter d’avoir vu interdire ces pesticides, la vigilance est de mise car un retour en arrière pour les cultures de betterave sucrière a été validé.

On a découvert jusqu’à 170 produits chimiques différents dans les ruches de colonies malades. Certains échantillons de pollen dans les alvéoles en contiennent jusqu’à 35 types!

La place exclusive ou du moins prépondérante de l’influence des pesticides dans la surmortalité des abeilles est largement critiquée, aussi bien par une partie du monde apicole, que par les firmes ou encore par certains scientifiques. En effet, dans son environnement, l’abeille est soumise à de nombreuses contraintes externes, telles que le climat ou l’appauvrissement pollinique, ainsi qu’à des contraintes internes, parasites et maladies. Ces contraintes peuvent être très fortes, affaiblissant fortement l’abeille. Mais le fait le plus préoccupant qui est souligné est la synergie fréquente de plusieurs de ces facteurs : c’est cet argument de la multifactorialité qui est mis en avant par une majorité des acteurs qui réfutent l’exclusivité des pesticides dans la surmortalité des abeilles. Si les firmes soutiennent l’idée de la multifactorialité en excluant les pesticides, certains scientifiques, et les experts de l’AFSSA, favorisent cette hypothèse tout en y intégrant les pesticides comme cause potentielle parmi les nombreux facteurs.

 

L’environnement

La réduction de la biodiversité florale, du fait de la monoculture et des paysages transformés par l’homme, réduit les ressources alimentaires quantitativement mais aussi qualitativement : la diversité qualitative des ressources ainsi qu’une alimentation suffisante, sont deux facteurs importants pour le système immunitaire et la santé. Un cercle vicieux se forme : la diminution de la diversité et du nombre des plantes à fleurs affaiblit les pollinisateurs et diminue leur nombre. Ce qui ne fait qu’accroître en retour la raréfaction des fleurs du fait d’une moindre pollinisation.

 

Les pratiques apicoles (de la tenue du rucher dépend son état sanitaire)

Au plus près des abeilles, les apiculteurs sont le chaînon indispensable au bon développement des colonies.

Certaines pratiques, inoffensives à court terme et utilisées de manière isolée, peuvent avoir au long terme et globalement un effet néfaste pour la survie de l’espèce. A mettre en exergue : l’absence de gestion du varroa (attention je n’ai pas dit l’absence de traitement), le maintien de lignée très essaimeuses, non hygiéniques etc.

 

D’autres causes (en l’absence de diagnostic étiologique, de nombreux cas de mortalité restent à ce jour d’origine indéterminée).

La communauté scientifique s’accorde sur le fait que l’abeille subit des pressions multiples, qui proviennent d’abord de divers pathogènes (Varroa destructor, Nosema ceranae et différents virus) et leurs interactions sont à l’étude.

Pressions provenant également d’un appauvrissement de la diversité génétique des abeilles suite à l’existence d’un marché mondial de reines non contrôlé, et enfin et surtout de l’exposition chronique aux faibles doses de produits chimiques (pesticides agricoles, acaricides apicoles…), conjugués entre eux.

Bref, des stress multiples, face auquels l’abeille est terriblement démunie. Cette explication mettrait ainsi en cause simultanément les champignons parasites, les virus, les bactéries, les pesticides, le climat, l’environnement et les pratiques apicoles.