Si vous souhaitez agir immédiatement et efficacement pour la biodiversité et la santé des abeilles, alors lisez cet articles et appliquez les conseils qui s’y trouvent. C’est facile, rapide et ça pique même pas 😉
Vous pouvez faire un geste écocitoyen simplement, sans effort et pour le prix d’une pizza !
Même si vous n’avez aucune connaissance en apiculture, même si vous n’avez pas de jardin, même si vous souhaitez vous former à l’apiculture mais que vous n’êtes pas prêt à franchir le pas, à la fin de cet article, vous aurez les moyens d’agir concrètement.
Pauvreté des ressources et diversité des pollens.
Un des problèmes majeurs dans le déclin de l’abeille, c’est le manque de ressources en nectar et en pollen. Dans certaines zones, ce problème est cumulé au manque de diversité des pollens.
Pour se développer (c’est d’autant plus vrai au printemps), une colonie a besoin d’une rentrée régulière de nectar frais, c’est à dire très chargé en humidité, mais aussi et surtout de pollens les plus variés possible.
Le nectar frais permet deux choses. La première, vous la connaissez, c’est de pouvoir le transformer pour en faire du miel, élément essentiel pour la survie de la ruche.
Quant à la seconde – et beaucoup d’apiculteurs ne le soupçonnent même pas – c’est d’avoir une ambiance humide au sein de la ruche, ce qui favorise fortement le développement des larves de couvain et améliore la production et la qualité de la gelée royale. Petit bonus : la ruche a moins besoin de rentrer de l’eau, ce qui évite un fastidieux travail de recherche et de portage pour les abeilles.
Le pollen est l’unique source de protéines de la ruche. Une fois transformé par les abeilles, Il devient l’élément principal de la gelée royale. L’abondance et la diversité des pollens jouent un rôle majeur dans le développement des jeunes abeilles. Les sources uniques ou peu variées conduisent à un affaiblissement lent mais certain de la colonie. La généralisation actuelle des monocultures, même si nous étions dans un monde parfait sans pesticides, conduit forcément au déclin des colonies par manque de variété ; les pollens arrivant à un instant T de l’année sur une source unique, les abeilles en ayant besoin tout au long de la saison…
Une action individuelle simple et salvatrice
Vous l’aurez compris, la première action à réaliser est de fournir à l’abeille une diversité des ressources qu’elle n’arrive plus à trouver dans la nature, lui permettant ainsi de disposer en permanence de nectar et de pollens.
Si l’industrie agroalimentaire ne l’entend pas du tout de cette oreille, quelle est la solution ?
C’est très simple, faites-le vous même !
Il y a quelques jours, en regardant des immeubles alors que je circulais en voiture, je me suis dit : “c’est bien gentil tout ça. Nombreuses sont les personnes souhaitant œuvrer pour la bio-diversité, mais la plupart n’ont pas d’extérieur et ne peuvent pas posséder de ruches”.
J’ai alors fait un petit calcul : Pas besoin de suivre des cours d’apiculture pour ça.
Prenons une ville de 500 000 habitants mettons. En faisant une côte mal taillée (et non documentée, je préfère le préciser), prenons une moyenne de 3 personnes par foyer. Ça nous fait 160 000 logements. Sur ces logements, imaginons que seulement la moitié, moyenne ultra basse, a la possibilité d’avoir ne serait-ce qu’une jardinière à sa fenêtre, sur son balcon ou encore dans son jardin. Nous obtenons donc 80 000 jardinières. Vous voyez où je veux en venir?
Une jardinière de fenêtre mesure en moyenne 25×50 cm, soit 0,125 m2. multiplié par 80 000, on obtient une surface de 10 000 m2 ! Quand on sait que les plants mellifères produisent entre 200 et 500 kg de miel à l’hectare, le bénéfice est énorme. Mais le plus important, c’est qu’on introduit tout au long de la saison une grande quantité et variété de pollens “propres”, c’est à dire sans aucun insecticide ni traitement phytosanitaire.
Je n’ai parlé que d’une seule petite jardinière sur une seule fenêtre d’une toute petite partie de la population d’une ville. Multipliez vos jardinières, planter plusieurs m2 si vous possédez un jardinet, et vous décuplez les bénéfices cette action.
Comment faire concrètement ?
Tout d’abord, si je parle de planter des mélanges mellifères maintenant, c’est parce que c’est bientôt la saison (octobre et mars/avril dans la plupart des régions). Il est préférable de planter à l’automne qu’au printemps, mais les deux périodes sont bonnes.
Pour une petite surface (jardinières etc.), vous pouvez vous fournir dans n’importe quelle jardinerie. Elles proposent toute des boites de mélanges mellifères souvent appelées “mélange pour insectes pollinisateurs” ou encore “jachère apicole”. Pensez également à choisir un mélange adapté à votre région. Le coût est dérisoire, moins de 10 euros pour 5 à 10 m2. Les graines se conservant sur plusieurs années, et vous avez de magnifiques fleurs à vos fenêtres tout au long de la saison.
Un geste écocitoyen pour le prix d’une pizza ?! Vous n’avez plus aucune excuse pour ne pas passer à l’action !
En ce qui concerne les surfaces plus importantes (on parle de plusieurs centaines de m2), Vous pouvez toujours vous fournir dans les jardineries, mais le prix au m2 restera le même qu’en petites surface, ce qui selon votre projet, risque de coûter cher au final.
Le mieux est alors de soit se diriger vers les fournisseurs de matériel apicole (lerouge, Thomas apiculture, Provence Apiculture etc.) soit de vous servir directement chez les semenciers (faites une recherche, il y en a plein).
Je vous conseillerais quand même de regarder du côté de Agrosemens qui bien qu’un peu cher, propose de nombreuses semences en bio. Comptez environ 15 Kg à l’hectare.
Voici donc une action pour la biodiversité probablement la plus facile, la moins chère et la plus agréable à réaliser. Petit bonus : vous prenez soin des abeilles, vous débutez en apiculture, devenez un peu apiculteur 😉
Pour aller plus loin, demandez à votre mairie de planter des bordures et jardinière en mélange apicole. Ils pourrons communiquer dessus et seront ravis d’obtenir une caution écologique grâce à vous…
L’apiculture vous intéresse ? Vous pouvez suivre ce premier guide pour bien débuter en apiculture