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Le guide complet de l’apiculteur débutant.

De plus en plus de personnes souhaitent débuter en apiculture, ou trouvent l’idée de se lancer en apiculture de loisir voire professionnelle très attrayante. Vous est-il arrivé un jour de rencontrer quelqu’un qui n’avait pas le moindre intérêt pour l’apiculture ? Non, bien entendu. Ça n’existe pas.

Lorsqu’on annonce à qui que ce soit qu’on a des ruches, la réponse est toujours émerveillée : “oh c’est génial, mon grand-père avait des ruches” ou alors “j’aimerais bien m’y mettre moi aussi”etc… Tout le monde y est sensible !

Seulement peu de ces personnes passent à l’action. Mais alors pourquoi ? Qu’est-ce qui nous freine ?

On peut également y trouver ces moments de calme dont on a tous besoin, concentrés sur une seule chose qui nous fait oublier tous nos tracas du quotidien.

Une aventure à partager

L’apiculture est une véritable aventure. Une aventure avec des intrigues, du suspens, des rebondissements à n’en plus finir, bref ça vous tient, c’est passionnant.

Débuter en apiculture vous permettra de partager une passion. Il est possible de partager avec énormément de gens. Dans les discussions, entre apiculteurs, avec des non initiés qui vont voir l’intérieur d’une ruche pour la première fois de leur vie grâce à vous, ou encore sa famille, ses enfants, bref être porteur d’un important et merveilleux message.

L’apiculture est aussi un moyen d’œuvrer de manière certaine pour la biodiversité. On maitrise ce que l’on fait. Du non emploi de produits phytosanitaires dans notre production au respect du produit tout au long de son élaboration, tout est maitrisé. Si on respecte un peu le rythme de sa vie, on contribue également à la survie de l’abeille. Ici, pas question de label à moitié aboutis ou à moitié respectés. De petits gestes isolés font beaucoup plus qu’une grande action éphémère et sans vision à long terme. Je suis convaincu que la bien-être de l’abeille passe par les apiculteurs amateurs et non par des directives imposées aux professionnels.

Et puis, il y a la production de miel, pollen, propolis etc. Vous pouvez facilement atteindre l’autonomie sur ce point. Non seulement vous n’achèterez quasiment plus de sucre modifié chimiquement et ayant traversé des océans et des continents (par avions, cargo puis poids lourds etc.), mais en plus vous aurez un produit naturel, sain et surtout produit par vous même !

Alors? Qu’est-ce qui vous freine pour débuter en apiculture?

Bien débuter en apiculture

Les 4 étapes de l’installation

1. Remise à Zero

Débarrassons nous des idées reçues.

2. L'emplacement

Une bonne situation du rucher est primordiale.

3. Le matériel

Le type de ruche se choisit dès les premiers instants.

4. Les Abeilles

Trouver de bonnes abeilles est devenu complexe…

1. Repartir de zéro

Certaines idées reçues freinent nos projets en raison d’une augmentation de la difficulté perçue. Ça a dû vous arriver. On repousse une chose à première vue comlexe, et plus on la repousse, plus elle parait insurmontable. Un jour on s’y atèle, et on se surprend à dire que c’était beaucoup plus simple qu’il n’y paraissait.

Les 3 réticences qui nous freinent.

On s’accorde tous à dire que l’apiculture est passionnante. Lorsqu’on demande aux gens pourquoi ils ne se lancent pas dans l’apprentissage de l’apiculture, les réponses sont très majoritairement les suivantes :

 

C’est très complexe et je n’ai pas le temps de me former

C’est en effet le message que livrent bon nombre d’apiculteurs et fournisseurs en matériel apicole bien malgré eux. Pour être totalement honnête, c’est aussi le message que j’aurais pu livrer il y a quelques années, si je n’avais pas remis en question la soit disant et sacro-sainte “apiculture moderne”.

On a souvent tendance à croire, à tord, que l’apiculture nécessite un très long et très technique apprentissage pour pouvoir se lancer.

On nous a inculqué des méthodes d’apiculture inutilement complexes et bêtement contre-nature visant, nous dit-on, à améliorer le rendement et la survie de l’abeille. Ce qui a eu, vous l’aurez compris, l’effet inverse.

Or, il existe de nombreux moyens d’accéder à l’apiculture, pas plus compliqués que la culture des tomates dans un champ fertile…

Je n’ai pas de place où mettre une ruche et peu de temps à y consacrer

Encore une idée reçue : l’aspect chronophage. L’apiculture de loisir ne prend que peu de temps dans l’année ! Mais bonne nouvelle, il est aussi possible d’y passer un temps infini, dans l’observation, l’optimisation, les travaux annexes etc…

La moyenne de temps de travail par ruche et par an est d’environ 6 à 8 heures pour un apiculteur de loisir.

Quant aux soucis d’emplacements, seul un faible espace de 5 à 10 m2 dans un jardin suffit pour y placer des ruches, à condition qu’une haie naturelle ou artificielle de 2m de haut les séparent des limites de propriété. Sur ce point, renseignez vous auprès de votre mairie, les contraintes pouvant varier d’une commune à l’autre. Je ne parle volontairement pas des ruches sur les balcons ; en cas de mauvaise manipulation ou pillage, ça peut être dangereux pour le voisinage et de toute façon très discutable sur le plan légal.

Mais plus simple encore, vous pouvez passer une petite annonce. De nombreux propriétaires de terrains seront ravis d’accueillir vos ruches en échange de quelques pots de miel !

J’ai un ami qui a des ruches, et ça lui coûte une fortune.

Il est vrai que sur ce point, il arrive que l’apiculture devienne un gouffre financier pour qui cède à la tentation d’acheter du matériels et des produit totalement inutiles, inefficaces, voire néfastes pour l’abeille. Les fournisseurs de matériel apicole nous proposent pléthore d’innovations futiles. Ils ne faut pas oublier qu’ils ne font qu’obéir à la loi de l’offre et de la demande, et qu’il n’appartient qu’à nous de ne pas/plus générer de telles demandes. Faites leur confiance, un produit qui ne se vend pas n’a aucune chance de perdurer…

Il est toujours possible que l’apiculture ne coûte rien du tout. Il suffit de suivre une méthode simple et efficace !

Par ailleurs, rentabiliser un rucher de loisir est à la portée de tout le monde. Vendre son excédent de production à son cercle familial et/ou d’amis est chose facile et parfaitement légale. Cela permet d’amortir les frais engagés de l’année, voire de provisionner quelques petits euros pour le remplacement des ruches quand elles seront dégradées.

2. L’emplacement

Si apprendre et débuter en apiculture de loisir fait rêver un grand nombre de personnes, la complexité perçue de sa pratique limite fortement le passage à l’acte. Disposer d’un terrain pouvant accueillir ses ruches, apprendre et maîtriser les pratiques modernes d’apiculture, se fournir en abeilles et reines, traiter les maladies etc… Autant de faux problèmes dont vous pouvez vous débarrasser.

Disposer d’un bon emplacement.

C’est un point crucial. De la qualité de l’environnement va directement dépendre votre réussite ou votre échec. Deux cas de figures et deux erreurs à éviter :

Vous disposez d’un jardin ou terrain pour conduire vos ruches

Attention, tous les environnements ne se valent pas. Penser qu’un terrain en milieu naturel ne peut être que bénéfique pour l’abeille a de fortes chances de vous précipiter vers l’échec. A l’opposé, se trouver à proximité d’une source de nectar abondante du type tournesol, lavande, acacia, tilleul etc. comporte exactement les même risques.

Vous n’avez aucun lieu pour entreposer vos ruches ?

Vous concluez logiquement que la pratique de l’apiculture n’est pas pour vous.

Ce second cas est presque le plus facile à aborder. Parlez le plus possible de votre projet d’installation autour de vous. Il y a de fortes chances qu’un propriétaire de terrain se manifeste, motivé par la même passion.

Une autre possibilité qui fonctionne très bien consiste à passer une petite annonce locale, en précisant le paiement de la location en miel ou en partage de connaissance. Inutile de dépenser de l’argent ici.

Dans tous les cas, vos ruches doivent se trouver à au moins 10 m d’une limite séparative ou être séparées de cette limite par une haie naturelle ou artificielle de 2m de hauteur. Ces principes généraux différent d’une commune à l’autre et sont à vérifier au cas par cas.

Alors comment valider ce fameux environnement ?

Une colonie d’abeille a besoin de 3 choses essentielles et en quantité :

      • Du pollen, seule source de protéines pour élever le couvain,
      • Du nectar, élément de base à la fabrication du miel,
      • De l’eau, on a souvent tendance à l’oublier.

Pour qu’une colonie démarre tôt et fort au printemps, il est primordial qu’elle dispose, à proximité immédiate, d’une source important de pollens la plus variée possible. Mais ce qui essentiel, c’est qu’elle en dispose durant toute la saison (février à octobre), et plus particulièrement en septembre-octobre afin d’élever des abeilles d’hiver dans les meilleures conditions, car ce sont ces abeilles qui assureront la survie de la ruche durant l’hiver et son redémarrage au printemps.

Pour le démarrage, on cherchera la présence de saule marsault, noisetiers, amandiers etc. Pour la fin d’été, la présence de lierre, de bruyère ou d’arbousier seront de bons indicateurs.

Les sources de nectar sont à rechercher dans la nature mais également dans les cultures.

Attention cependant aux monoculture environnantes. Les culture céréalières sont très pauvres, et sans diversité à proximité, vous conduiront inévitablement à l’échec.

Dans une toute autre mesure, certaines cultures à fort rendement mellifère (tournesol, colza particulièrement) sont pour moi à fuir comme la peste. Bien que très propice à la production de miel (et de pollen), la plupart de ces cultures sont issues de semences enrobées (lisez néonicotinoïdes). Dans de tels cas, vous ferez une belle récolte de miel, et l’hiver suivant, il est probable voire certain que vous subissiez de fortes pertes par désertion (syndrome d’effondrement des colonies).

En cas d’installation à proximité d’autre cultures comme des vergers, il conviendra de se renseigner sur les traitements phytosanitaires appliqués, auprès des agriculteurs concernés.

Pour faire simple, optez pour un environnement le plus varié possible, aux couleurs changeantes au fil des saisons.

Dernier point : l’eau.

On oublie trop souvent qu’une ruche a besoin d’apport en eau. D’ailleurs durant une période de sa vie, une abeille est enrôlée en tant que porteuse d’eau.

Encore une culture à éviter à tout prix en lien direct avec l’eau : la vigne. Si les abeilles se désintéressent la plupart du temps des vignes, elles sont un support de rosée où les abeilles viennent parfois s’abreuver. Or, si il existe une culture hautement toxique en raison de ses traitements , c’est bien la vigne.

On cherchera donc une source en eau à proximité du rucher. Si elle fait défaut, il conviendra de mettre en place un système d’abreuvoir ou récipient, en renouvelant régulièrement l’eau afin de la garder propre.

Cette recherche de l’eldorado apicole peut sembler délicate, mais en investissant un peu de temps à son analyse, on s’assure une réussite sur le long terme.

PENSEZ DIVERSITÉ ! VOS ABEILLES VOUS LE RENDRONT.

Pour tout savoir d’un emplacement, je vous conseille l’excellent BeeGis, développé par l’Itsap

3. Le matériel

Quel modèle de ruche dois-je adopter ?

Voici une des principales questions que se pose tout apiculteur en devenir. Ce choix est loin d’être anodin puisqu’il va correspondre à un investissement financier plus ou moins important selon votre projet. L’erreur est donc à éviter. Voici quelques pistes qui vont vous permettre de vous décider.

Dites-moi quel est le meilleur modèle de ruche, qu’on en finisse !

A mes début d’apiculteur “indépendant et autonome”, c’est ce choix qui m’a causé le plus de tracas. N’arrivant pas à me décider, je voulais absolument que quelqu’un me dise d’opter pour tel ou tel modèle. Malheureusement, il est impossible d’y répondre pour la simple et bonne raison que chaque apiculteur est différent, chaque région est différente, et chaque conduite apicole est différente.

Langstroth, Dadant, Warré, TBH, Voirnot, Alsacienne ruche tronc etc… Voici autant de noms étranges qui ont de quoi freiner la motivation les apiculteurs en herbe, d’autant que dans chaque modèle de ruche, existent de nombreux types de conduite apicole différents…

Lors de votre phase d’apprentissage, que ce soit en stage d’apiculture ou en suivant des cours d’apiculture en ligne, des conseils souvent stricts vont sont donnés quant au choix du modèle de ruche à adopter. Ce choix n’est pas forcément adapté à votre situation. Prenez donc un peu de recul et analysez votre projet apicole.

Contrairement aux idées reçues, il n’existe pas de modèle destiné à l’apiculture naturelle ou à l’apiculture bio. C’est bien vous, votre conduite et votre mentalité qui seront déterminants dans cette optique.

Je ne suis partisan d’aucun modèle en particulier. J’essaie juste de vous exposer des faits d’expérience et d’être pragmatique. Ce qui va être recherché en premier, c’est la facilité. La facilité à se fournir le matériel, à soigner les abeilles le plus naturellement possible, la facilité à récolter le miel, et la facilité à manipuler les essaims.

Alors, quel type de ruche adopter ?

Je vous épargnerai (et m’épargnerai surtout) l’historique de chaque modèle de ruche. Vous trouverez d’innombrables informations sur le sujet à l’aide de votre moteur de recherche préféré.

Déterminez précisément votre projet apicole :

Qu’il s’agisse d’avoir une ou deux ruches au fond du jardin, ou au contraire, d’investir dans plusieurs dizaines de boites installées sur plusieurs ruchers, le point essentiel est d’opter pour un seul modèle de ruche, voire un seul modèle de cadre. L’interchangeabilité doit être le mot directeur de votre conduite apicole. Sans ça, vous vous retrouverez confronté inévitablement un jour ou l’autre à une impossibilité dans vos pratiques.

Vous dirigez-vous plutôt vers une apiculture naturelle et extensive orientée vers le bien-être de l’abeille et de l’apiculteur ou au contraire vers une apiculture intensive, en recherche de production ? (dans ce dernier cas, vous n’êtes probablement pas sur le bon site 😉 )

Quoi qu’il en soit, vous devez opter pour un modèle répandu chez les fournisseurs de matériel apicole de votre région.

Comment est composée une ruche à cadre :

Pour faire simple, une ruche à cadre est composée d’un plateau d’envol, qui constitue le fond de la ruche, d’un ou plusieurs corps accueillant le nid à couvain, de 0 à plusieurs hausses (grenier à miel) selon la saison et les miellées et enfin d’un couvre-cadre et d’un toit, le plus souvent en tôle, afin de protéger la ruche des intempéries.

Les différents modèles, avantages et inconvénients :

Tout d’abord, vous allez rechercher les modèles les plus vendus dans votre région. En dehors de l’Alsacienne, qui semble bien adaptée à sa région (d’autres le sont aussi), vous devriez tomber sur du Dadant, du Langstroth (surtout dans le sud) et du Warré.

Je vais immédiatement écarter la ruche tronc. Si tous mes choix sont faits dans l’optique d’une apiculture naturelle, il ne faut pas non plus être idiot. La ruche à cadre apporte d’énormes avantages. Il faut savoir qu’une ruche tronc n’a pas de cadre, et donc les bâtisses de miel sont construites directement sur le corps du tronc, à travers des baguettes et surtout le plus souvent solidaire du nid à couvain. Extraire du miel dans ce type de ruche est un calvaire tant pour l’homme que pour l’abeille.

Langstroth vs Dadant :

Bien qu’il existe des Dadant 12 cadres, cette comparaison se base sur des modèles 10 cadres. Les modèles 12 cadres ne seront pas abordés ici car leur conduite est trop variée et pas forcément adaptée à une conduite “classique”.

Un peu partout, le modèle Langstroth tend à céder sa place au modèle Dadant. Pourtant, sur le terrain de la simplicité, elle présente l’énorme avantage d’avoir qu’un seul type de corps et qu’un seul type de cadre.

Un autre avantage de la Langstroth (qui est aussi son inconvénient en saison), est que les cadres sont un peu moins haut que les cadres de corps Dadant. Durant l’hiver, les abeilles forment une boule que l’on appelle la grappe. Cette grappe doit avoir accès à son miel pour survivre. Or il n’est pas rare de voir un essaim mourir de faim en Dadant alors que sur les côtés, il reste encore de la nourriture. La raison est simple : le miel était trop loin de la grappe. Sur cadre Langstroth, la grappe, manquant de hauteur sur les cadres, va avoir tendance à s’allonger légèrement en forme de ballon de rugby, lui permettant ainsi d’accéder plus facilement aux ressources latérales.

Mais son principal inconvénient semble avoir raison de ce modèle. Lorsqu’un corps (placé en hausse) est plein, il pèse trop lourd pour un seul homme, le rendant difficilement manipulable.

Le modèle Dadant, comme dit précédemment, dispose d’un corps légèrement plus haut. En revanche, les hausses font l’exacte moitié du corps. Le premier avantage, vous l’avez compris, c’est le poids de ses hausses, allant de 18 à 20 kilos. Le second, moins évident de prime abord, consiste dans le fait qu’il est tout à fait possible de superposer deux hausses pour constituer un corps. Pratique si l’on manque ponctuellement de matériel, mais aussi pour de multiples manipulation et/ou conduite. Je pense notamment à la ruche divisible, consistant à ne posséder que des hausses et cadres de hausses. Il s’agit d’une conduite à part entière, nous ne l’aborderons donc pas dans cet article.

La ruche Warré, une ruche à part.

Elle présente beaucoup d’avantages mais aussi de gros inconvénients. Elle est composée de plusieurs corps identiques de 8 cadres, superposés les uns sur les autres créant une sorte de cheminée. Elle a été conçue pour ne pas avoir de cadres, mais des barrettes faisant office de têtes de cadres, à partir desquelles les abeilles construisent leurs bâtisses.

Bien que souvent décrite comme une ruche naturelle, elle ne l’est pas plus qu’une autre dès lors qu’on a compris que ce sont bel et bien les choix de l’apiculteur qui feront la différence.

Ce qui me séduit dans cette ruche, c’est d’une part, et vous l’aurez compris, l’interchangeabilité des corps ainsi que leur légèreté, mais aussi et surtout le fait de ne pas avoir besoin d’introduire de cire gaufrée, souvent polluées, voire rejetées par les abeilles pour peu qu’on leur en laisse le choix.

Il n’est par contre pas possible d’extraire le miel des Warré dans des extracteurs. La récolte passe forcément pas la destruction manuelle des gâteaux de cires (ce qui est une très bonne chose pour l’abeille ! ne vous y trompez pas !), rendant son exploitation en grand nombre fastidieuse. Le miel est également parfois décrit comme “trop fort”. Certains ne l’apprécient pas.

En conduite classique Warré, il convient de laisser les abeilles édifier leurs bâtisses sur la base de barrettes. Mais alors, les bâtisses sont collées aux parois du corps, mais aussi et surtout entre les corps, rendant toute intervention de démontage, inspection (pas forcément utile en Warré) ou récolte assez fastidieuse, un peu comme la ruche tronc décrite plus haut, mais dans une moindre mesure quand même.

Mais pour moi, le plus gros point négatif est dans sa conduite. Les corps/hausses se placent par le dessous. Ce qui veut dire que quand vous avez une colonne de 4 ou 5 corps, il faut soulever l’ensemble ou démonter la colonne pour y glisser un nouvel élément. Sachez que des alternatives existent, mais on perds alors une bonne partie des intérêts.

A noter que cette ruche n’est pas parfaitement adaptée aux climats chaux du sud de la France et que dans ce cas, il convient d’aménager des trous d’aération dans les éléments.

Alors ? Quel modèle de ruche finalement ?

Dans la plupart des régions, toujours dans une optique de conduite la plus facile et la plus naturelle possible :

  • Pour la disponibilité du matériel, la facilité de conduite, je conseillerais de s’orienter vers la Dadant, particulièrement si votre projet à moyen terme consiste à posséder plusieurs ruches.
  • Pour une, voire deux ruches au fond du jardin, dans un climat pas trop caniculaire, mais en optant pour une conduite sur cadres non filés non cirés, la ruche Warré pourra pleinement vous satisfaire.

Les autres modèles de ruches, bien que présentant certains avantages, ne sont : soit pas assez répandus chez les fournisseurs, soit mal adaptés à certaines régions.

A noter toutefois que la ruche Voirnot me parait très adaptée à la population des essaim d’abeille locale ainsi qu’à la plupart des régions. Malheureusement, cette abeille étant supplantée par des races plus prolifiques, et le matériel étant moins répandu, j’ai écarté ce modèle.

Pour ce qui est de la TBH ou ruche Kényane, n’en ayant jamais possédé, je ne parlerai pas de ce que je ne connais pas. Mais à première vue, de par sa conception horizontale, elle ne me semble adaptée qu’à des climats chauds. Ce n’est qu’une impression, je peux me tromper. Par ailleurs, se lancer en apiculture avec cette ruche peut présenter l’inconvénient de faire des erreurs dans une ruche que peu connaissent et ainsi manquer de conseils.

Pour tout le matériel et l’équipement d’apiculteur, avec un très bon rapport qualité /prix.

4. Les abeilles

Lorsque tout est prêt, que l’emplacement du rucher a été trouvé, que le choix du matériel a été fait, il reste à aborder un dernier sujet (et pas des moindres), puisqu’il s’agit de choisir et trouver ses futures abeilles. Là encore, le parcours peut être semé d’embûches si on ne s’y prépare pas un minimum.

Se procurer des abeilles : pas si simple.

On pourrait penser que toutes les abeilles se valent, mais il n’en est rien. A l’inverse, s’imaginer qu’une reine issue d’une production extensive marquée par la sélection sera de valeur plus sûre est tout autant hasardeux.

Capturer un essaim : facile et pas cher

Au printemps, les abeilles entament un processus naturel de salut sanitaire et de reproduction appelé essaimage. Cette étape de la vie d’une colonie consiste à ce qu’une bonne partie voire la quasi totalité de la ruche parte avec au moins une reine et une quantité d’abeilles gorgées de miel. Leur destination ? Un nouveau logis.

Lors de cette étape, l’essaim fait une halte sur une branche ou un support tout prés de la ruche afin de ne pas dépenser d’énergie inutilement. Des éclaireuses vont s’envoler à la recherche de leur nouveau logis, alors que le reste de l’essaim avec la reine en son sein, attend calmement pendu à cette branche.

C’est à ce moment là que l’apiculteur intervient et “cueille” un essaim. Rien de plus simple ! Un panier, un carton, une boite quelconque, tout convient. Les avantages sont nombreux :

  • Tant qu’elles n’ont pas commencé à bâtir dans leur nouvelle ruche, les abeilles ne piquent pas
  • Pour qu’un essaim existe, il faut que la ruche soit populeuse et saine (une ruche faible ne peut essaimer)
  • Le fait de ne pas prendre d’éléments de ruche (cadre, corps etc.) les supports de maladies sont exclus
  • C’est totalement gratuit.

Seulement c’est très aléatoire. Il y a des années à essaimage et des années sans. Vous ne pourrez pas baser votre projet sur cette seule piste. C’est également de plus en plus recherché (gratuité) donc rare.

Autre aspect à prendre en compte, de nombreux essaims proviennent de ruches “racées” très prolifiques. En récupérant ces essaims, vous risquez d’avoir des résultats moyens à médiocres les premières années, en raison notamment d’une première voire d’une seconde hybridation naturelle dégradant ses qualités sélectionnées à l’origine.

Mais bien qu’aléatoire et pas toujours satisfaisant sur le court et moyen terme, la capture d’essaim reste une très bonne solution pour se procurer des abeilles.

Vous pouvez toujours passer une annonce, en parler à votre mairie, les pompiers, les commerces. On vous appellera sûrement.

Une alternative consiste à placer une ruche piège dans un jardin ou votre rucher. De résultats plus qu’aléatoire, cette petite astuce consiste à placer une ruche sans abeilles, remplie de cadre idéalement ayant déjà servis, et à badigeonner une pâte odorante que l’on trouve chez tous les fournisseurs de matériel apicole sous la dénomination “attrape essaim” ou “attire essaim”. Il n’y a plus qu’à attendre…

Les essaims du commerce : du bon et du mauvais.

La solution la plus sûre pour avoir une ruche peuplée au moment où on le souhaite (plus ou moins 😉 ) consiste à acheter ses colonies d’abeilles. Mais c’est là que ça se complique. Il existe de nombreuses offres sous différentes formes :

  • Essaims nus, caisse remplies d’abeilles + une reine produite dans une autre ruche
  • Ruchette (sorte de mini-ruche) sur 3, 4, 5 ou 6 cadres
  • Ruche complète

Difficile de dire quel est la meilleure solution en quelques mots.

Si la ruche complète présente l’avantage d’être une colonie établie prête à produire, ce n’est pas forcément la piste à suivre pour un débutant sauf si l’apiculteur qui vend ces ruches a prévu de les “adapter” aux novices, ce qui est très rare, en limitant par exemple le nombre de cadres à 8 (pour les ruches à 10 cadres). Cette précaution, parmi tant d’autres, laissera le temps aux apiculteurs en herbe de s’habituer au nombre d’abeilles pouvant être impressionnant au début, et/ou permettant une augmentation progressive du nid à couvain par ajout de cadres, facile à réaliser par les débutants. D’ailleurs, je ne saurais que trop conseiller aux apiculteurs, débutants comme confirmés, de conduire leurs ruches sur 7 ou 8 cadres à l’hivernage.

Les ruchettes, outre le fait de présenter une alternative financièrement avantageuse par rapport à la ruche complète, amènent le futur apiculteur à manipuler ses première abeilles sans trop de difficulté. L’obligation à terme de devoir transférer sa colonie dans une ruche complète lui permettra également de passer par des étapes faciles et très didactiques. Mais alors quel type de ruchette ? 3, 4, 5 ou 6 cadres ? Là encore, pas de réponse toute faite. Bien que chaque solution ait son intérêt, il convient d’écarter les 3 et 6 cadres si vous ne savez pas trop ce que vous faites.

Plus important que le contenant : l’origine !

Outre le contenant qui doit être adapté à votre projet, le plus important reste encore la manière dont elles sont produites.

Les paquets d’abeilles importés

Pour y avoir eu recours à plusieurs reprises, je déconseillerais les paquets d’abeilles avec reine en cage d’introduction. Deux raisons à cela. La première et non des moindres est qu’ils sont importés en masse. On connait aujourd’hui toutes ces catastrophes écologiques découlant d’une importation plus ou moins accidentelle du vivant. En tant que qu’apiculteur soucieux de l’environnement de l’abeille, et donc du notre (et pas l’inverse), on se doit de se prémunir des fléaux à venir ! Croire qu’on en est mieux préparés aujourd’hui qu’hier serait extrêmement prétentieux voire criminel…

Préservez l’abeille locale

Face à ces considérations, l’origine de vos abeilles devra donc être à minima d’Europe de l’ouest et idéalement locale. Il existe encore quelques conservatoires de l’abeille locale (apis mellifera mellifera ou apis mellifera mellifica) dont la survie ne tient qu’à un fil. Se procurer ses abeilles localement limite le risque d’erreurs. Mais attention aux “fausses” abeilles locales. Bon nombre de producteurs ou revendeurs annoncent des essaims de mellifera mellifera alors qu’il n’en n’est rien. Ce n’est pas parce que l’abeille est noire qu’elle est de race locale et encore moins pure…

Si un conservatoire d’abeille noire existe à proximité, tout apiculteur se doit de le respecter voire d’y participer, et ce, dès sa première ruche.

L’apiculteur de proximité

Outre la participation à la protection de l’espèce d’abeille locale, l’apiculteur de proximité sera potentiellement plus sérieux. Il a pignon sur rue, une réputation à préserver, et pourra vous aider en cas de difficulté. Attention toutefois aux conseils prodigués. Les apiculteurs professionnels ont des contraintes qui ne sont pas les vôtres et leurs conduites ne peuvent pas toujours (ne devraient pas) s’appliquer aux apiculteurs de loisir.

Les fournisseurs de matériel apicole

Il existe également une solution à mi-chemin entre le paquet d’abeilles et la ruchette chez l’apiculteur du coin. Il s’agit de se fournir chez un fournisseur de matériel apicole. Ce marché, en forte croissance actuellement, propose des essaim le plus souvent en ruchettes en provenance de grosses exploitations espagnoles, italiennes ou françaises. L’origine en est donc en partie contrôlée. En revanche, ce sont des essaims poussés, dont les reines ont été produites en grand nombre. Ce type d’essaim mettra une à plusieurs années à se stabiliser en tant que colonie. Ceci ne vous empêchera pas d’obtenir une petite production, mais vous verrez son comportement changer au cours des 2 premières années. En bien ou en mal…

En revanche, certains fournisseurs consciencieux travaillent avec un ou plusieurs apiculteurs locaux et vous fourniront des essaims de qualité.

Les petites annonces

Vous trouverez également de nombreuses petites annonces de vente d’essaims. Quelques arnaques, quelques bons producteurs amateurs, et enfin quelques producteurs peu soucieux de la qualité des essaims vendus. Pas facile de s’y retrouver hein?

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